01/08/2008
L’exérèse complète sans hormones: seul traitement de l’endométriose. Enantone inefficace, selon Dr Harry Reich
Un article détaillé sur le blog Pharmacritique souligne à nouveau que l'exérèse radicale sans traitement hormonal préopératoire est le seul traitement efficace de l'endométriose, à partir des propos très directs et clairs du Dr Harry Reich.
Harry Reich explique utiliser le terme "exérèse radicale" au sens de "exérèse complète avec des marges saines", et non pas au sens d'ablation de l'utérus et des ovaires. Une exérèse radicale complète permet d'obtenir des taux de guérison très importants sans hystérectomie, ovariectomie, salpingectomie, etc.
Voici une courte vidéo tournée lors d’une réunion de l’Association Américaine de Chirurgie Laparoscopique (American Association of Laparoscopic Surgery), en 2007 à Washington. On voit deux spécialistes de la chirurgie de l’endométriose discuter de leurs techniques : le Dr Paul Indman (à gauche de l’image) et le Dr Harry Reich. Ce dernier est l'un des chirurgiens gynécologues mondialement connus, surtout en traitement de l’endométriose et des fibromes, y compris pour avoir réussi un certain nombre de premières dans les interventions par voie laparoscopique. Il n'a pas de conflits d’intérêt. Son expérience de toutes sortes de cas en endométriose - la maladie sous diverses formes et des malades le consultant après avoir tout essayé - rend ses propos encore plus légitimes.
L'exérèse complète, radicale avec des marges saines et conservant les organes
Mais autant dire tout de suite que ce qui intéresse, c’est la nécessité de se faire opérer par des chirurgiens maîtrisant la seule technique capable de guérir l’endométriose dans 50% des cas (et plus avec une deuxième opération, comme il est dit dans un autre document). Cette technique est l’exérèse radicale conservant les organes, et pratiquée sans traitement hormonal préopératoire. Pratiquer la chirurgie en dehors et à distance de tout médicament hormonal est essentiel parce que des médicaments tels que les analogues agonistes GnRH (Enantone, Decapeptyl, Synarel, Zoladex...) diminuent l'inflammation à la surface du péritoine et diminuent par conséquent la visibilité des lésions. Ce qui veut dire que l'on sait d'emblée qu'un tel médicament produisant une aménorrhée ("ménopause artificielle") empêche une chirurgie complète et expose à beaucoup trop de risques d'effets indésirables. Les plans de clivage deviennent moins nets à cause de l'atrophie donc le chirurgien risque d'exciser soit trop, soit pas assez.
En particulier les médicaments de la classe des agonistes GnRH sont inutiles, trop risqués et contre-productifs pour la chirurgie et pour la fertilité. Pour le Dr Harry Reich, l’Enantone (Lupron aux Etats-Unis et au Canada), représentatif des traitements hormonaux, a une efficacité nulle : "c’est zéro". "Ca ne marche pas du tout".
Même chose pour les progestatifs (Lutenyl, Luteran, Androcur, Surgestone, Cerazette, Visanne, Mirena et d'autres) qui ne sont guère utilisés aux États-Unis. De même pour les contraceptifs en continu. Ils peuvent diminuer les douleur, mmasquer les symptômes et l'étendue de l'endométriose, donc rendre eux aussi la chirurgie incomplète, qu'il s'agisse d'ablation ou d'exérèse partielle / exérèse conservatrice, ou alors d'exérèse radicale conservant les organes.
Et cela arrive quel que soit l'instrument. On fait beaucoup de bruit autour du laser CO2, autour de la chirurgie à l'énergie plasma au hélium ou plus récemment à la chirurgie plasma au gaz argon (Plasma Jet). Mais ces instruments n'apportent rien de nouveau. Il s'agit, la plupart du temps, d'instruments me-too: énième "nouvelle" version à peine modifiée de ce qui existe déjà, version que le marketing pharmaceutique se charge de présenter comme "révolutionnaire". Et les leaders d'opinion (key opinion leaders) professionnels de santé et responsables des associations reprennent eux aussi les mêmes discours et les perpétuent sans aucun recul critique. Pareil pour les médicaments.
Mes différends avec EndoFrance ont porté, entre autres, sur l'absence d'informations sur les effets indésirables des médicaments, sur les différentes techniques chirurgicales et leurs risques et chances de succès très variables. Début des années 2000, il n'y avait que EndoFrance, d'une part, sous influence du Dr Jean Belaisch, et moi, d'autre part, exposant et développant les positions du Dr David Redwine.
Dans l'article sur Pharmacritique, je traduis l'échange entre le Dr Paul Indman et le Dr Harry Reich, explique les termes et le contexte et donne beaucoup d'informations sur l'endométriose et ses traitements et pseudo-traitements, médicamenteux et chirurgicaux. Le texte contient aussi des liens vers d'autres articles sur divers aspects de cette maladie et de l'endobusiness, réunis sous la catégorie "endométriose".
Elena Pasca
05:11 Publié dans Endométriose: traitement hormonal inefficace | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : exérèse radicale conservant les organes, enantone effets indésirables, decapeptyl effets indésirables, hystérectomie endométriose, traitement hormonal endométriose, dr harry reich endométriose, dr david redwine, ablation endométriose, ménopause artificielle, enantone préopératoire, enantone plans de clivage, chirurgie cancer hormones, exérèse à marges saines, chirurgie laser, chirurgie plasma endométriose, endométriose traitement chirurgical, endométriose traitement médical, endométriose decapeptyl, endométriose œstrogènes
04/01/2008
Enantone: effets indésirables (base de données Arznei-Telegramm)
Mise à jour:
Les effets indésirables des analogues agonistes GnRH sont décrits dans trois chapitres du livre en libre accès d'Elena Pasca, présidente et fondatrice de l'association de victimes AVEAG et lanceure d'alerte sur l'endométriose.
Il est paru sur le blog Pharmacritique en janvier 2017 en tant que work in progress, avec des mises à jour jusqu'en février 2018.
Il fait le tour des connaissances scientifiques sur l'endométriose et ses traitements, avec plus de 200 références. Les traitements sont expliqués, comparés, analysés selon le niveau de preuve disponible dans la littérature médicale. Le texte explique à nouveau que l'industrie de l'endométriose se base sur un certain nombre de dogmes intangibles qui nous sont rabâchés encore et encore, parce que c'est sur eux que reposent les affaires... L'endométriose serait une maladie féminine due aux règles, chronique et incurable car une partie de l'endomètre remonterait chaque mois se greffer sur les organes, à cause du reflux menstruel théorisé en 1926 par John Sampson...
Or le livre aborde à nouveau, à partir des recherches et articles du Dr David Redwine et du Pr Pietro Signorile, la mulleriose, variante de la théorie des restes embryonnaires : l'endométriose résulte d'un défaut dans la migration et la différenciation des cellules primitives précurseures des organes génitaux. Des amas de cellules se déposent pendant cette migration à des endroits incongrus. Au moment de la puberté, ces amas seront stimulés par les œstrogènes, et le système immunitaire tentera de les détruire, ce qui déclenchera plusieurs réactions telles que inflammation, irritation des capillaires adjacents qui pourront saigner légèrement, irritation de terminaisons nerveuses entraînant des douleurs et plus ou moins de troubles neurovégétatifs, en fonction des localisations.
Ces travaux ont été évoqués maintes fois sur Pharmacritique, entre autres dans le texte du Dr David Redwine, traduit et publié en 2011, intitulé "Redéfinir l'endométriose à l'âge moderne". Texte synthétique et accessible que tout le monde devrait lire.
La mülleriose comme cause de l'endométriose, cela veut dire que la maladie est curable par une ou deux interventions de chirurgie d'exérèse complète avec des marges saines, faites sans traitement hormonal préalable, dans les conditions précises qui limitent les risques de laisser des lésions en place.
Comme il est dit maintes fois sur Pharmacritique, lorsque la théorie de la cause par reflux menstruel s'écroulera, toute l'industrie de l'endométriose s'écroulera avec elle. Car c'est la chronicisation qui amène à des discours tels que celui du Pr Horace Roman, disant que, puisque l'endométriose est oestrogénodépendante et chronique, son traitement par des médicaments hormonaux supprimant les règles "n'est pas une option mais une obligation".
Voici quelques-uns des sujets abordés : cause par mülleriose, traitements chirurgicaux par ablation et exérèse partielle (par des instruments me-too et des techniques inadaptées tels que l'énergie plasma au gaz argon) versus exérèse radicale conservant les organes et à marges saines marchandisation, désinformation, business du yellow-washing selon le modèle du pink-washing dans le dépistage organisé du cancer du sein par mammographie, médicaments inutiles et trop risqués (fœtotoxiques, homologués sur la base d'une fraude en endométriose et dans les fibromes; mais aussi rôle des associations dans la reproduction des dogmes marketing sans recul critique; rôle du complexe naturo-psycho-holistique dont les intérêts sont eux aussi dans le maintien des dogmes permettant la chronicisation et marchandisation, avec l'installation dans une maladie et dans un véritable EndoLand qui définiront toute l'existence...
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Enantone, Décapeptyl, Zoladex, Synarel, Eligard, Gonapeptyl (ou leurs autres noms) appartiennent tous à la classe des analogues agonistes GnRH. Même si leur voie d'administration et leur apparence peuvent être différentes, ils ont tous les mêmes effets et les mêmes effets indésirables. On parle plus d'Enantone, parce que c'est l'acétate de leuproréline ou leuprolide est le plus vendue au monde, c'est avec lui que la plupart des essais cliniques ont été faits (sous le nom anglophone LUPRON. Dans d'autres pays, l'acétate de leuproréline s'appelle Lucrin, Gynecrin, Prostap, Trenantone, etc.).
Il est essentiel de comprendre que la description des effets indésirables de l'un de ces analogues agonistes vaut tout autant pour tous les autres. Enantone = Décapeptyl = Zoladex = ...
Les effets indésirables sont rencontrés chez les femmes, les hommes et les enfants, dans toutes les indications (endométriose, cancer de la prostate, cancer du sein, fibromes en préopératoire, puberté précoce centrale, qui sont les indications autorisées, donc pour lesquelles le laboratoire Takeda Abbott Pharmaceuticals appelé actuellement AbbVie a obtenu une AMM: autorisation de mise sur le marché). Mais Enantone de même que Decapeptyl, Synarel, Zoladex et les autres sont souvent prescrits aussi hors AMM, donc dans d'autres maladies ou symptômes, habituellement hormonodépendants. Et même dans des symptômes et maladies telles que des troubles de la motilité intestinale, Alzheimer, autisme, douleurs pelviennes sans composante hormonale, etc. On peut prescrire un analogue agoniste GnRH à cause d'un effet secondaire, comme l'effet sur les mouvements intestinaux...
Voici les effets secondaires de l’acétate de leuproréline (ENANTONE, Lupron) selon la base de données de la revue pharmacologique allemande indépendante Arznei-Telegramm (= « Télégramme du médicament »), journal édité par l’Institut d’Information sur les Médicaments de Berlin.
Les effets indésirables sont classés par ordre de prévalence et ordre alphabétique. A la fin (« autres ») sont ceux dont les taux de prévalence n’ont pas été évalués, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont rares, car ils incluent l’aménorrhée, la réduction minérale osseuse, etc., donc des effets secondaires très communs. (L'aménorrhée est d'ailleurs un des effets voulus et recherchés, et non pas une réaction adverse, à moins qu'elle soit définitive, c'est-à-dire une ménopause définitive, qui peut arriver selon la notice canadienne du Zoladex, à la page 6: "Amenorrhea is expected to be maintained until 12 weeks after the last dose of ZOLADEX LA. Rarely, some women may enter the natural menopause during treatment with LHRH analogues and do not resume menses on cessation of therapy").
En français: "L'aménorrhée est en principe d'une durée de 12 semaines après la dernière dose de Zoladex à libération prolongée. Rarement, certaines femmes peuvent entrer dans la ménopause naturelle pendant le traitement par analogues agonistes GnRH, sans que leurs règles soient revenues à l'arrêt du traitement."
Un astérisque indique un effet secondaire typique de ce type de médicaments qui réduisent le taux d'hormones sexuelles. La base de données d'Arznei-Telegramm étant réservée aux abonnés, on ne peut pas donner de lien direct.
"TRES COMMUNS (au moins 10%)
Atrophie testiculaire (diminution des testicules) (19%). Bouffées de chaleur* (50 à 80%). Changements de l’ECG (électrocardiogramme) (jusqu’à 19%). Dépression. Douleurs (jusqu‘à 19%). Douleur osseuse (début ou augmentation pendant le traitement) (11%). Ecchymoses. Erythème. Hyperhydrose (30%) (aussi transpiration nocturne). Impotence (20%). Instabilité émotionnelle. Maux de tête (très fréquents chez les femmes, fréquents chez les hommes). Œdème (jusqu’à 12%). Œdème osseux (jusqu’à 12%). Perte de la libido (20%). Paresthésies (aussi au site de l‘injection). Réaction au site de l‘injection (14%), avec rougeur, œdème, prurit, paresthésie, etc. Spotting. Vaginite (jusqu‘à 28%), sécheresse vaginale. Vertiges (jusqu‘à 11%)
COMMUNS (1 à 10%)
Acné. Anémie (jusqu‘à 5%). Anomalies de l’hématopoïèse. Anxiété *. Arthralgies (2%). Asthénie (jusqu’à 10%). Azoospermie*. Constipation (jusqu’à 7%). CPK élevée. Décharge vaginale. Douleur au site de l’injection. Douleur testiculaire. Etourdissements. Dyspnée (jusqu‘à 2%). Dysurie (1%). Elévation de la LDH. Elévation des gamma GT. Elévation des phosphatases acides. Elévation de la pression artérielle. Elévation des transaminases. Engorgement lymphatique (chez les femmes). Eruptions cutanées (jusqu‘à 9%). Faiblesse musculaire (8%). Fatigue (8%). Gynécomastie (6%). Hématurie (jusqu’à 6%). Hémorragie gastro-intestinale. Hypertension (jusqu‘à 8%). Hypertrophie de la poitrine (aussi diminution de la poitrine). Infection urinaire (3%). Infertilité masculine. Insuffisance cardiaque * Léthargie*. Mal de dos (2%). Myalgies (jusqu’à 3%). Nausée (jusqu‘à 5%). Nervosité. Nycturie. Oligurie. Perte de l’appétit (6%), chez les femmes. Phlébite (2%). Raideur. Rétention urinaire (obstruction urinaire, y compris au niveau rénal). Sensation d’évanouissement (jusqu‘à 5%). Thrombose (2%). Troubles de
la coagulation sanguine (temps de coagulation prolongé). Troubles digestifs. Troubles gastro-intestinaux (jusqu’à 8%). Troubles menstruels. Troubles de la miction*. Troubles sensoriels. Troubles du sommeil (jusqu‘à 7%). Vomissements (jusqu‘à 5%).
OCCASIONNELS (0,1 à 1%)
Gonflement abdominal. Cauchemars (rêves anormaux). Crampes musculaires. Diabète insulinodépendant (aggravation). Diarrhée. Ecoulement nasal. Eosinophilie. Faiblesse cardio-vasculaire. Fièvre. Migraine (maux de tête de type migraineux). Palpitations. Perte de poids. Prise de poids. Prurit. Réaction allergique. Réaction allergique cutanée. Sécheresse cutanée (aussi sécheresse des membranes muqueuses). Troubles de l‘odorat. Troubles de la mémoire. Troubles du goût. Troubles respiratoires. Troubles visuels.
RARES (< 0,1%)
Abcès (au site de l‘injection). Choc *. Choc anaphylactique *. Douleurs thoraciques. Hyperglycémie. Hypoglycémie. Hypopituitarisme (par apoplexie hypophysaire). Hypotension. Infection cutanée (localisée). Perte des cheveux. Réaction anaphylactique *. Régurgitation (amère). Syncope.
AUTRES
Aménorrhée. Angine de la poitrine. Anomalies de la composition de l‘urine. Anomalies de la pigmentation. Accident vasculaire cérébral. Adénome hypophysaire (à des doses élevées dans les études sur les animaux). Bradycardie (dans les réactions anaphylactiques) *. Changements osseux. Chute de la pression artérielle. Chute du taux d’hématocrites. Contractions musculaires involontaires. Douleur cancéreuse (aggravation initiale)*. Douleur des membres. Douleurs ophtalmologiques. Dysphagie. Elargissement de la thyroïde. Elévation des androgènes sériques* (transitoire chez les hommes, avec une aggravation transitoire de la maladie). Elévation de la créatine sérique. Elévation de la pression intracrânienne (pseudotumor cerebri). Embolie pulmonaire. Fibrose (réaction systémique). Fibrose pulmonaire (aggravation). Fibrose testiculaire *. Fracture osseuse*. Frissons. Hydronéphrose*. Hypercalcémie. Hypercholestérolémie. Hyperurémie. Incontinence urinaire. Infarctus du myocarde. Infiltrats pulmonaires. Insuffisance hépatique. Kyste ovarien (dû à l’élévation transitoire de l’estradiol sérique). Malaises. Mastodynie. Neuropathie périphérique. Œdème lymphatique *. Œdème des membres inférieurs *. Œdème des paupières. Œdème du visage. Ostéoporose *. Pneumonie. Papillœdème. Réduction de la densité minérale osseuse. Restriction de la capacité réactionnelle *. Sécheresse de la bouche. Thrombophlébite. Toux sanguinolente. Troubles auditifs. Troubles de la circulation cérébrale. Trouble du métabolisme des lipides (LDL-cholesterol et triglycérides élevés, chute du HDL-cholesterol). Troubles du rythme cardiaque. Troubles de la tolérance à la glucose *. Troubles testiculaires *. Ulcère peptique. Urgence mictionnelle. Urticaire *. Vision trouble."
Copyright Elena Pasca
20:45 Publié dans Effets indésirables et efficacité agonistes GnRH, Effets secondaires Allemagne, Effets secondaires France, Endométriose: traitement hormonal inefficace, Puberté précoce | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : enantone effets indésirables, enantone infarctus, enantone allergie, enantone impuissance, enantone dépression, enantone thyroïde, enantone engourdissement, decapeptyl effets indésirables, zoladex effets indésirables, synarel effets indésirables, lupron side effects, agonistes gnrh effets secondaires, endométriose traitement médical, enantone douleurs, enantone douleurs musculaires, enantone fatigue, enantone prise de poids, enantone libido, enantone migraine