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12/01/2008

Thériaque (base de données): Enantone, Décapeptyl, Zoladex, Synarel, effets secondaires

THERIAQUE est la base de données du Centre National Hospitalier d'Information sur le Médicament (CNHIM). Elle est réservée aux professionnels de santé, il n'y a donc pas d'accès direct.

Page d'accueil: http://www.theriaque.org/

 

Les effets indésirables sont les mêmes pour tous les analogues agonistes GnRH (ou LH-RH). A noter qu'il manque ici la rubrique contenant les mises en garde, par exemple celle sur l'apoplexie hypophysaire en cas d'adénome hypophysaire. Les données n'ont pas été actualisées depuis un certain temps, mais Thériaque reste quand même une source un petit peu meilleure que le Vidal (qui est catastrophique en ce qui concerne les analogues agonistes GnRH, mais pas seulement...), et a le mérite d'être en français...

Depuis 2007, les mises en garde figurant dans les notices et les RCP indiquent la possible survenue d'une apoplexie hypophysaire même lorsqu'il n'y a pas d'adénome préexistant de l'hypophyse. Et la possible survenue d'un adénome de l'hypophyse (tumeur bénigne de la glande pituitaire ou hypophyse).

"EFFETS INDESIRABLES CLINIQUES

TROUBLES DE L'ETAT GENERALASTHENIE, DOULEUR, DYSPNEE, FIEVRE, FRISSON, HYPERSUDATION, LETHARGIE, MALAISE / LIPOTHYMIE, PALPITATIONS

TROUBLES DU SYSTEME NERVEUX: ACCES MANIAQUE, CAUCHEMAR, CEPHALEE, DEPRESSION, DOULEUR,  FRAGILITE EMOTIONNELLE, HUMEUR (TROUBLE), HYPOESTHESIE, INSOMNIE, IRRITABILITE, MOUVEMENT ANORMAL, PARESTHESIE, SOMMEIL (TROUBLE), SOMNOLENCE DIURNE, VERTIGE / ETOURDISSEMENT

TROUBLES DE LA PEAU ET DES APPENDICES: ACNE, ALOPECIE, BRULURE LOCALE, DOULEUR LOCALE AU POINT D'INJECTION, ECCHYMOSES, ERUPTION CUTANEE, ERYTHEME, HEMATOME, INDURATION, INFLAMMATION LOCALE AU POINT D'INJECTION, NECROSE CUTANEE, OEDEME CUTANE, PILOSITE (MODIFICATION), PRURIT,  REACTION LOCALE AU POINT D'INJECTION, SECHERESSE CUTANEE, THROMBOEMBOLIE, THROMBOPHLEBITE, ULCERE CUTANE 

TROUBLES DE LA PEAU ET DES APPENDICES: ACNE, ALOPECIE, BRULURE LOCALE, DOULEUR LOCALE AU POINT D'INJECTION, ECCHYMOSES, ERUPTION CUTANEE, ERYTHEME, HEMATOME, INDURATION, INFLAMMATION LOCALE AU POINT D'INJECTION, NECROSE CUTANEE, OEDEME CUTANE, PILOSITE (MODIFICATION), PRURIT,  REACTION LOCALE AU POINT D'INJECTION, SECHERESSE CUTANEE, THROMBOEMBOLIE, THROMBOPHLEBITE, ULCERE CUTANE  

TROUBLES DU SYSTEME IMMUNITAIRE: ANAPHYLAXIE,  BRONCHOSPASME / ASTHME,  CHOC ANAPHYLACTIQUE, ERUPTION CUTANEE,  OEDEME DE QUINCKE / ANGIOEDEME,  PRURIT,  REACTION ALLERGIQUE,  URTICAIRE

TROUBLES DES ORGANES DES SENS: ACOUPHENE / BOURDONNEMENT D'OREILLE, HYPERTENSION / HYPERTONIE OCULAIRE,  SECHERESSE OCULAIRE,  VISION (ALTERATION),  VISION FLOUE 

TROUBLES AFFECTANT PLUSIEURS ORGANES: COMPRESSION MEDULLAIRE,  DOULEUR OSSEUSE,  DOULEUR TUMORALE,  OEDEME DES MEMBRES INFERIEURS,  TROUBLE URINAIRE

TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES:  ARTHRALGIE,  CRAMPE MUSCULAIRE,  DEMINERALISATION OSSEUSE,  DORSALGIE,  DOULEUR,  DOULEUR OSSEUSE,  FAIBLESSE MUSCULAIRE,  HYPOTONIE MUSCULAIRE,  MYALGIE ,  OSTEOPOROSE

TROUBLES GASTRO- INTESTINAUX:  AMAIGRISSEMENT,  ANOREXIE,  CONSTIPATION,  DIARRHEE,  DYSPEPSIE ,  ERUCTATION,  FLATULENCE / METEORISME,  NAUSEE / VOMISSEMENT,  PRISE PONDERALE,  SECHERESSE BUCCALE

TROUBLES HEPATO-BILIAIRES: ATTEINTE HEPATIQUE

TROUBLES METABOLISME ET NUTRITION: AUGMENTATION DU VOLUME MAMMAIRE,  DIABETE, DOULEUR TUMORALE

TROUBLES RENAUX ET GENITO-URINAIRES:  BOUFFEE VASOMOTRICE
 DOULEUR ABDOMINALE,  DOULEUR MAMMAIRE,  DOULEUR PELVIENNE,  DOULEUR TESTICULAIRE,  DYSMENORRHEE,  DYSPAREUNIE, DYSURIE,  ERECTION (TROUBLE),  GYNECOMASTIE,  HEMORRAGIE URO-GENITALE,  HYPERSTIMULATION OVARIENNE,  HYPERSUDATION,  HYPERTROPHIE OVARIENNE,  IMPUISSANCE,  LIBIDO (TROUBLE),  METRORRAGIE ,  MICTION (TROUBLE),  NYCTURIE,  OLIGURIE 

EFFETS  INDESIRABLES  PARACLINIQUES

TROUBLES AFFECTANT PLUSIEURS ORGANES: HEMATURIE

TROUBLES HEPATO-BILIAIRES: ALAT (MODIFICATION), ASAT (MODIFICATION)

TROUBLES METABOLISME ET NUTRITION: DIMINUTION DE TOLERANCE AU GLUCOSE, HYPERCALCEMIE,  HYPERLIPIDEMIE, HYPERTRIGLYCERIDEMIE

TROUBLES RENAUX ET GENITO-URINAIRES: HEMATURIE"

07/01/2008

Silence et désinformation organisée sur les effets secondaires des médicaments

silence!.pngLe silence sur les effets secondaires de l’Enantone, Décapeptyl, Zoladex, Synarel, etc. n’est qu’un exemple qui illustre la pratique généralisée et entretenue (par ceux qui en bénéficient) à coup de financements de l’industrie pharmaceutique. Et ce ne sont pas les patients, ce n’est pas leur santé qui en bénéficie… Toute personne ayant essayé de faire reconnaître les effets secondaires d’un analogue agoniste GnRH (en dehors du réseau médical de notre Association victimes Enantone - agonistes GnRH), que dis-je, toute victime d’un médicament ou d’un vaccin essayant de faire reconnaître les effets indésirables se heurte à ce mur d’argent, qui est le véritable nerf de la guerre… Tout le monde devrait lire ce texte et l’imprimer pour ses médecins et pharmaciens. Au cas où ils prétendraient ignorer les choses…

Pour ceux qui n’ont pas la patience de lire les 16 pages, nous présentons les grandes lignes de la
DECLARATION  SUR  LA  PHARMACOVIGILANCE faite à Berlin en 2003 par la Société Internationale de Bulletins Pharmacologiques (ISDB: International Society of Drug Bulletins), indépendante de l’industrie pharmaceutique, sur la (dés)information en matière d’effets secondaires. La France est représentée par la revue « Prescrire », que nous devrions tous prescrire à nos médecins, infirmiers et pharmaciens… D’ailleurs, les informations contenues dans la première note de ce blog ("Enantone : effets secondaires (données allemandes)") viennent de la revue allemande indépendante « Arznei-Telegramm », elle aussi membre de l’ISDB.
http://www.prescrire.org/editoriaux/EDI24823.pdf


Les médecins font la plupart du temps l’impasse sur l’information des patients en matière d’effets secondaires. Maximum 5% des effets indésirables des médicaments sont signalés. On appelle cela « sous-notification » - facteur de désinformation et de perpétuation de prescriptions dangereuses et irrationnelles. Les « esquives » des médecins pour ne pas notifier sont détaillées p. 9. Rien ne les justifie.

Tout le travail des autorités de pharmacovigilance (Afssaps, HAS en France, EMEA en Europe) privilégie les intérêts des firmes pharmaceutiques, volontairement ou pas: conceptions dépassées, outils inappropriées, opacité. En cas de doute sur les risques d’un médicament (avant ou après son autorisation), les autorités sanitaires tranchent spontanément en faveur de l’industrie pharmaceutique. Pas de prudence ou précaution. Les agences sanitaires bloquent l'accès aux informations au nom de la protection des droits à la propriété intellectuelle des firmes (donc des intérêts commerciaux privés). Même lorsque les effets indésirables sont irréfutables, il faut des mois ou des années pour qu’elles en parlent. Peu de pays européens acceptent les notifications faites directement par les patients (résultat du lobbying...)

Les experts des autorités sanitaires (médecins et autres) ont très souvent des conflits d’intérêts : ils sont payés directement ou indirectement par les laboratoires.

Les notices et RCP (résumés des caractéristiques du produit) sont souvent périmés, incomplets et incohérents. L'information ne passe pas d'un pays à l'autre, voire même d'une notice à l'autre du même produit.

La plupart des media (y compris la presse médicale) manquent d’objectivité et sont financés par l’industrie pharmaceutique (par la publicité ou en payant médecins et journalistes pour la promotion de tel médicament).

L’industrie pharmaceutique désinforme délibérément sur les effets secondaires, de plusieurs façons. Elle fait tout pour décourager les notifications (signalements) par les professionnels de santé.  
Elle lance des campagnes agressives contre les personnes qui osent mettre en doute ses pratiques. Les enjeux financiers sont tels que dans certains cas de crise sanitaire pour cause d’effets secondaires, des laboratoires donnent plus d’informations à la Bourse qu’aux professionnels de santé et aux usagers...

Les essais cliniques investiguent l’efficacité éventuelle d’un produit et non pas les effets indésirables, qui sont pourtant des causes très fréquentes d’hospitalisation et de mortalité. Les effets secondaires des médicaments représentent, selon les estimations, entre la quatrième et la sixième cause de mortalité aux Etats-Unis. En France, silence radio... Une fois un médicament mis sur le marché, il n’y a pratiquement plus d’études. Le protocole technique choisi pour telle étude influence d’avance les résultats.

Si jamais il y a indemnisation de certaines victimes, elle se fait à l’amiable et comporte une clause de confidentialité, ce qui fait que les usagers (ou d'autres victimes) n’en entendront jamais parler.

L’industrie pharmaceutique encourage la prescription de médicaments supposés novateurs, dont l’efficacité ne dépasse pas celle des anciens déjà existant sur le marché, mais dont les effets secondaires sont inconnus, et ce pour maximiser les profits. Ca donne l’impression d’un progrès dans la recherche (donc améliore l’image), mais ça permet surtout de vendre à des prix beaucoup plus élevés. Et sans craindre la concurrence des génériques. Ces trompe-l’œil s’appellent médicaments « me-too », ce qui veut dire que si un laboratoire a trouvé un filon, les autres l'exploitent aussi, en produisant des médicaments qui ressemblent comme deux gouttes d'eau au premier, mais sont présentés à chaque fois comme novateurs. Pour les patients, se voir prescrire de nouveaux médicaments par des médecins enrôlés par les laboratoires pharmaceutiques, ça fait pro, ça fait moderne ; nous avons l’impression d’être soignés selon les standards les plus performants. C’est une tendance très inquiétante, parce que médecins, associations et patients qui tombent dans le panneau prolongent la stratégie marketing des laboratoires, qui présente tout nouveaux médicament comme révolutionnaire [alors qu’il y a eu moins de dix substances vraiment innovantes sur près de 500 mis sur le marché ces dernières années]. Ce marketing détourne patients et médecins des anciens médicaments bien testés, bien connus et moins dangereux.

L’absence de transparence de l’information médicale et la prééminence des intérêts financiers privés (des labos et des médecins qu'ils paient) empêchent l’usage rationnel et plus sûr des médicaments, là où ils sont nécessaires. Comme ça au moins, on sait à quelle sauce on nous mange: celle financière!

Ceux qui veulent connaître les propositions de la revue « Prescrire » peuvent lire la deuxième partie du texte (même lien).

III. Lettre aux autorités sanitaires: effets secondaires d'Enantone et Cie

(Troisième et dernière partie de la lettre envoyée par l'Association Victimes Enantone - agonistes GnRH aux autorités sanitaires: Pr Laurent DEGOS (HAS) et Pr Jacques CARON (AFSSAPS)). 

Les pharmacovigilances française et européenne agissent-elles vraiment?

L'autre versant de l'état scandaleux de la pharmacovigilance est l'absence d'harmonisation entre les divers RCP qui diffèrent d'un produit à l'autre, alors qu'il s'agit d'effets de classe. Il est étonnant de voir que les agonistes les plus prescrits (Enantone, Décapeptyl) ont des RCP bien plus pauvres que le Synarel ou le Zoladex... Ces derniers mentionnent les adénomes hypophysaires, par exemple.

Etonnant aussi de voir que certains effets secondaires, tels les myalgies, figurent dans les RCP de l'Enantone 3,75 mg, mais pas dans ceux de l'Enantone 11,25mg...

Il n'y a pas non plus d'harmonisation entre les RCP des différents pays européens. Comparez les RCP britanniques, allemands, espagnols... Pourquoi l'EMEA existe-t-elle? Pour les belles phrases des « workshops » censés diffuser l'information et éduquer à une meilleure prise en compte des effets secondaires? Ateliers de travail auxquels participent aussi des représentants de l'Afssaps. On aimerait voir quelques effets concrets.

Je reviens sur le scandale consistant à ne pas vouloir prendre en compte des informations médicales extra-européennes, ce qui nous mène tout droit à reproduire des catastrophes telles celle du Vioxx ou de l'hormone de croissance contaminée, où la France a réagi des années après les pays anglo-saxons. C'est pour le moins hypocrite d'adopter presque automatiquement tout médicament une fois qu'il a été approuvé par la FDA, mais d'ignorer les alertes de sécurité de cette même FDA. Nous avons un de leurs fichiers contenant les signalements des effets secondaires de l'Enantone (Lupron) sur plusieurs années, et nous attendons la même transparence de la part de l'Afssaps.

Transparence nécessaire, parce qu'en tant que patients, nous devons donner un consentement éclairé à toute démarche de soins, et que les médecins doivent nous proposer les traitements les moins nuisibles, en fonction de la devise « Primum non nocere ». Ce pourquoi médecins et patients doivent choisir en connaissance de cause...

Déni des laboratoires: désinformation organisée

Les effets secondaires des agonistes ne dépasseraient pas ceux d'une ménopause naturelle ou alors d'une castration chirurgicale, dit-on en France, en reprenant sans aucune distance critique l'argumentation que les laboratoires ont taillée sur mesure pour les besoins de quelques pays qui ne protègent pas les usagers de leur système de santé. Quand est-ce que les laboratoires mentent? Quand ils décrivent toute une série d'effets secondaires y compris gravissimes dans les RCP aux USA, Canada... et jusqu'à la Nouvelle-Zélande, en passant par la Suisse, ou alors quand ils disent en France que leurs molécules sont tout ce qu'il y a de plus inoffensif?

A chaque fois qu'une victime appelle un laboratoire, elle se voit répondre qu'ils n'ont jamais entendu parler de tel effet secondaire... Nous avons fait le test, signalant la même chose à un jour de distance, puis plus tard; on nous a assurés à chaque fois que tel problème ne pouvait pas avoir de rapport avec tel agoniste, que le laboratoire en question n'en avait jamais entendu parler, que notre « signalement » allait quand même être noté et pris en compte... et que les informations du Vidal étaient dignes de foi...

Il nous semble que le Vidal reste une société privée financée par les laboratoires qui y disent exactement ce qu'ils veulent, sans aucun contrôle ni aucun contre-pouvoir. Si cet état de fait ne pose aucun problème éthique aux autorités sanitaires, il faudrait qu’elles reconnaissent publiquement leur impuissance, qu’elles disent donc que la santé publique est à la discrétion des intérêts financiers des laboratoires, que l’Etat n’a pas son mot à dire. Ce serait plus honnête, parce que cela pousserait médecins et patients à chercher des sources d’information plus fiables.

Nouveaux signalements et médecins qui nous soutiennent

D'autre part, sachez que plusieurs médecins travaillent actuellement – sans aucune aide de la part des autorités sanitaires... – sur les effets secondaires, et que des signalements nouveaux seront faits en juillet puis à la rentrée. Signalements portant sur des effets secondaires graves et de longue durée. Entre autres, le Pr A. s'occupe de plusieurs victimes. Le Dr T. et plusieurs autres médecins également. D'autres attendent d'avoir une « série » pour en parler. C'est une façon de vous dire que le mouvement est engagé, qu'il ne retombera pas et qu'il faut donc trouver une solution.

L'association continuera elle aussi à informer, faire de la prévention et défendre les droits de victimes, approfondir les contacts avec les associations et groupe internationaux de victimes – et une simple recherche Internet vous montrera qu'il y a énormément de victimes de par le monde. Un jour, la FDA retirera probablement l’AMM dans les indications bénignes, et la France s’adaptera, des années plus tard... Ne pourrait-on pas, pour une fois, faire un peu mieux? Après tout, on demande tout simplement que la pharmacovigilance fasse son travail, pour le dire un peu abruptement.

Nous demandons:

·          une information digne de ce nom sur les effets secondaires, incluant l'harmonisation des RCP et la prise en compte des données médicales y compris extra-européennes;

·          une information claire et préventive sur les effets malformatifs, fœtotoxiques comme sur la carcinogenèse (cf. les RCP internationaux, les monographies et signalements. Sur ce point aussi, le Vidal se trompe et / ou nous trompe) ;

·          la publication des signalements en possession de l'Afssaps ;

·          l'émission par cette même Afssaps d'une alerte de sécurité en accès public; 

.          la reconnaissance des droits des victimes;

·          la restriction de la prescription à des cas de cancer métastasé / avancé, en fonction du rapport bénéfices – risques soigneusement pesé au cas par cas ;

·          la mise en place d'un suivi étroit pour les patients ayant un cancer hormonodépendant, en fonction des risques spécifiques ;

·          l'évaluation approfondie de la prescription en puberté précoce, puisqu'on prescrit massivement les agonistes à des enfants qui ont dépassé de loin la limite d'âge, en agitant à tout va le spectre de la petite taille et en oubliant d'informer sur les résultats très inconstants et sur les effets secondaires. Ceux-ci incluent – comme chez les adultes – la fracture vertébrale suivie de paralysie, l'apoplexie hypophysaire, les douleurs généralisées, les divers troubles endocriniens, neurologiques et neuromusculaires dont le Vidal ne fait aucune mention ;

·          enfin, le retrait pur et simple de l'AMM dans les indications gynécologiques bénignes telles l'endométriose et les myomes. (Au cas d'un très hypothétique besoin absolu de traitement hormonal, les progestatifs ont exactement les mêmes effets, sans les mêmes risques, avec un prix infiniment moindre et une durée de prescription bien plus longue. Même les Recommandations de bonne pratique de l'Afssaps codifiant la prise en charge de l'endométriose reconnaissent l'égale (in)efficacité de ces deux classes de médicaments).

Tous ces rappels sont loin d'épuiser le sujet. Ils se basent sur des données médicales, puisque nous avons dû constituer par nous-mêmes une base de données qui soit un peu plus proche de la vérité. Nous en avons aussi beaucoup discuté avec les médecins qui ont ouvert les yeux sur ces risques ; un réseau s’organise peu à peu, et l’information passera de mieux en mieux, à la fois pour la prévention et pour soigner au mieux les victimes. Comme vous pouvez le constater, la question est extrêmement épineuse et la documentation est immense. Il nous est impossible de concentrer cela en une seule lettre. Je réitère donc ma demande de rendez-vous.

Je vous remercie de votre attention et espère sincèrement que cette lettre n’échouera pas dans un tiroir. En attendant de vous rencontrer, veuillez recevoir, Monsieur le Professeur, mes salutations  respectueuses.